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Saint-Clément-de-Rivière, dans l’Hérault Le parc de l’Aqueduc s’inscrit à l’échelon local et métropolitain

La création de cet espace sur d’anciens terrains de sport offre aux habitants un nouvel endroit de promenade et de détente, mais aussi un lieu de découverte du patrimoine paysager et architectural.

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Au nord de Montpellier, dans l’Hérault, la commune résidentielle de Saint-Clément-de-Rivière, qui compte 4 800 habitants, a fait appel au collectif Eskis paysagistes pour concevoir un parc, en lieu et place d’anciens terrains de sport inutilisés depuis plusieurs années. Implanté au nord-est de la ville, en limite du secteur urbanisé, le site offre de belles perspectives paysagères typiques de la région avec ses reliefs karstiques, des boisements de pins d’Alep et de chênes verts, ainsi que la plaine agricole de la vallée du Lez. « Il permet également de mettre en lumière un élément du patrimoine architectural local trop peu valorisé, l’aqueduc Saint-Clément, qui alimentait autrefois Montpellier en eau potable », souligne le concepteur, Guillaume Morlans.

Le projet se déploie le long d’un axe majeur, le boulevard des Sources, sur un terrain en forme de trapèze organisé en plusieurs espaces permettant une diversité d’usages. L’entrée principale se situe au sud-ouest et s’ouvre sur une placette desservant une esplanade plantée de micocouliers de Chine (Celtis sinensis) à l’est. Elle offre non seulement un espace de promenade ombragé, mais sert également d’écran visuel pour les occupants des logements collectifs situés en limite sud. Cette­ place accroche judicieusement le projet à la ville. « Dans les communes de petite taille, le dialogue avec la maîtrise d’ouvrage est facilité et des ajustements de la commande sont plus aisés. Pour ce projet, il a par exemple été possible de supprimer la zone de stationnement prévue initialement dans ce secteur, au profit de cette placette, véritable porte d’entrée du parc. »

Une palette végétale résistante à la sécheresse

Le long du boulevard des Sources, l’alignement de cyprès, dont l’état sanitaire et esthétique n’était pas satisfaisant, a été supprimé. La vue depuis ce boulevard – en surplomb du site – est désormais ouverte vers le parc et au-delà vers l’aqueduc, trop peu connu des habitants, ainsi que vers le pay­sage naturel et agricole de la région. En contrebas de la voirie, une bande plantée de vivaces, de graminées et d’un verger souligne l’entrée ainsi que la grande prairie centrale. Les fruitiers ont été choisis pour leur petit développement et en référence à la palette présente localement. La prairie est ponctuée de quelques bouquets d’arbres (zelkovas, mélias, lauriers) et de bains de soleil. Un petit parcours sportif composé d’agrès en métal et bois serpente dans la partie est de la prairie, en bordure du chemin qui longe l’aqueduc. À l’extrémité est de l’esplanade des micocouliers, se trouve le point bas du parc, avec un sol profond et frais. Quelques frênes spontanés y ont été conservés et le secteur a été aménagé avec un bassin de récupération pour les eaux pluviales enherbé. Dans sa partie nord, le parc jouxte une crèche et propose des espaces récréatifs : un city stade pour les adolescents, une aire de jeux pour les petits, une pour les plus grands et une piste d’apprentissage pour la sécurité routière, déjà présente dans le secteur. Pour les plus jeunes, l’aire de jeux est composée de deux espaces avec un sol souple et une allée centrale stabilisée. L’aménagement pour les plus grands a été conçu sur mesure par l’agence Eskis paysagistes. Il est constitué de cabanes de hauteur variable en mélèze non traité, reliées par des passerelles, ponts et toboggans. Un espace pour les parents, avec plusieurs types d’assises, complète l’ensemble, installé à l’ombre de trois mélias, une essence particulièrement bien adaptée à la sécheresse. Les aires de jeux sont ponctuées d’arbres pour apporter du confort aux enfants en période estivale. À l’extrémité nord-ouest de ce secteur, un ancien escalier a été réhabilité pour rejoindre le boulevard, situé à 2,50 m au-dessus du parc.

La vocation du parc de l’Aqueduc est surtout communale et a remporté un vif succès dès son ouverture fin 2019. Mais il ambitionne également un rayonnement à l’échelon métropolitain du fait de sa proximité avec le chemin des Sources, qui longe l’aqueduc jusqu’au cœur de Montpellier et fait partie des pistes cyclables répertoriées au niveau de l’agglomération.

Yaël Haddad

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